Sur une paroi de la grotte Wurruwarrkbadenumanja, à Groote Eylandt, ont été peints à l'ocre rouge des dugongs, des dauphins et des goannas qui incarnent autant de totems et d'ancêtres. Pour les Anindilyakwa, ces figures expriment la loi ancestrale vivante. Cet art rupestre date d'au moins 5000 ans, point d'ancrage d'une mémoire toujours active dans la culture aborigène contemporaine.
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Sous les mains expertes d'une aînée, une jeune Yolngu reçoit les pigments sacrés de sa terre : rouge pour le feu, jaune pour le soleil, blanc pour l'éclair, noir pour la nuit. Plus que des ornements, ces miny'tji incarnent une carte vivante où se croisent le clan, le territoire et les ancêtres. Dans l'entrelacement des points, l'individu s'efface : son corps devient le support de la loi et de l'esprit.
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Le Yolngu Howie Gurruwiwi danse avec une tige pointée vers le sol : un geste qui rejoue la quête du miel sauvage. En suivant les traces des fourmis, il incarne une songline (carte cosmologique) de subsistance, où l'ancestral et le quotidien se rejoignent dans le rythme du bunggul (cérémonie rituelle).
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Les danseurs Red Flag de Numbulwar portent dans leurs bungguls la mémoire des premiers contacts maritimes avec les Macassans venus d'Indonésie. Leurs drapeaux rouges (jamajama) évoquent ces échanges anciens, inscrivant dans la danse une histoire de rencontres et de continuité culturelle.
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