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FEMMES DANS LA ROYALE
MORBIHAN, FINISTÈRE ET SEINE-MARITIME, FRANCE © MATHIEU MÉNARD / AGENCE ZEPPELIN
Qu'elles soient commandant, mousse, comptable, manœuvrier ou agent du renseignement militaire, elles ont choisi de s'engager dans la Marine nationale. Malgré une présence de seulement 16 % dans les effectifs globaux (39 000 militaires et 3000 civils), les femmes sont présentes dans toutes les spécialités qu'offre cette branche iodée de l'Armée et veillent à être considérées avant tout comme des « marins », sans distinction particulière. Univers encore exclusivement masculin au début des années 1980, les postes embarqués sont désormais occupés à hauteur de 10 % par des femmes, les trois quarts de la flotte ayant un équipage mixte.
[Centre d'instruction navale, Brest, Finistère] Après l'appel de fin de matinée, les maistranciers se regroupent en ordre devant le réfectoire pour aller déjeuner, section par section. Ici au centre, on distingue Laurine, 24 ans, étudiante à l'École de Maistrance.





[Centre d'instruction navale, Brest, Finistère] Épouse de marin, Laurine s'apprête à rejoindre l'Armée après sa formation en tant que gestionnaire RH. Elle désire obtenir une certaine stabilité pour son enfant, car dans la Marine nationale, mari et femme ne sont pas autorisés à partir en mer simultanément.


[Centre d'instruction navale, Brest, Finistère] Parmi les enseignements que suit Laurine figurent les « techniques d'interventions opérationnelles rapprochées ». Certaines s'effectuent à mains nues afin de maîtriser l'adversaire sans nécessairement le blesser, mais pour mettre fin à l'agression.
[Centre d'instruction navale, Brest, Finistère] Louane, 17 ans, achève sa formation de mousse. Son emploi du temps est rythmé entre études, examens, enseignements de la discipline et entraînements physiques. Ici, une équipe porte un énorme tuyau de chantier sur lequel Louane doit ramper le plus vite possible. Elle aimerait devenir manœuvrier et naviguer rapidement sur des bateaux qui effectuent de longues escales, comme le Monge.





[Base des fusiliers marins et commandos, Lanester, Morbihan] Pour réaliser du renseignement « humain », les opérateurs ont besoin de capter les échanges d'informations d'ennemis et ce, avec des outils qu'il faut dissimuler. Ici, un opérateur montre à Cléo de nouveaux dispositifs de camouflage qu'il vient de créer. Une fois l'étape de R&D terminée, chaque solution est déployée et utilisable par les différents commandos.


[Base des fusiliers marins et commandos, Lanester, Morbihan] Cléo, lieutenant de vaisseau d'une trentaine d'années, est officier du renseignement militaire au sein du commando Kieffer. Adjointe au chef de service, elle fait partie des Forces spéciales mer. Avec ses opérateurs, Cléo intervient sur trois axes du renseignement militaire : humain, électromagnétique (guerre électronique) et cyberdéfense.
[Sémaphore du Talut, Belle-Île-en-Mer, Morbihan] Gwenaëlle, 27 ans, matelot, est guetteur sémaphorique. Aussi bien à l'œil nu qu'avec d'énormes jumelles, elle surveille le trafic maritime civil et militaire. Comme dans un bateau, elle consulte en permanence ses écrans tout en annotant régulièrement les cartes marines imprimées.





[Centre d'expertise météo océanographique, Brest, Finistère] Emma, 27 ans, au grade de maître, est météorologiste-océanographe au sein de la Préfecture maritime. Elle ajuste les prévisions météo à destination des navires militaires avec lesquels le centre communique régulièrement.


[Sémaphore du Talut, Belle-Île-en-Mer, Morbihan] Lorsque de très gros navires s'apprêtent à traverser sa zone de surveillance, Gwenaëlle les contacte par radio depuis le sémaphore du Talut pour savoir s'ils répondent bien aux sollicitations, et vérifier avec eux leur trajet.
[Port militaire de Brest, Finistère] Lors de l'appareillage, Andréa Brun, commandant du Lynx, doit superviser les différentes opérations. Ici, son second communique par talkie-walkie avec les jeunes marins en formation chargés de manœuvrer.





[Port militaire de Brest, Finistère] Andréa, 28 ans, lieutenant de vaisseau, est commandant du bateau-école Lynx. Elle fait fonctionner son bateau comme n'importe quel autre « bâtiment » de la Marine nationale. Elle supervise les différentes manœuvres, veille au bon fonctionnement de son navire et ce, tout en dispensant son savoir-faire et son expérience de la navigation à son jeune équipage en formation. Ici, elle vérifie la mise à jour des cartes marines imprimées.


[Port militaire de Brest, Finistère] Prisca, 22 ans, quartier-maître de seconde classe, est assistante administrative. Embarquée sur la frégate Normandie, elle exerce également la fonction complémentaire de manœuvrier, comme ici lors du lovage des aussières. Comme ce métier lui plaît davantage que l'administration, elle va demander à pouvoir passer une formation pour obtenir le brevet d'aptitude technique manœuvrier, et ainsi poursuivre sa carrière dans la Marine nationale.
[Le Havre, Seine-Maritime] Après avoir parcouru une partie de la Manche de nuit, les manœuvriers et officiers sont parvenus à l'embouchure de la Seine à bord de la frégate Normandie. Présente en passerelle dès 4 heures du matin, Prisca suit sous les ordres du commandant et du « pilote » du port du Havre lors de son quart de navigation dans le chenal de la Seine. Délicate, l'opération exige de Prisca une attention de tous les instants.





[entre Brest et Le Havre] Marine, 24 ans, second-maître, est technicienne de maintenance en mécanique navale. À bord de la frégate Normandie, elle est régulièrement adjointe de quart navire au PC-sécurité où elle gère la propulsion électromécanique, les transferts de gazole, la circulation d'eau et d'air, ainsi que la production de froid. Elle pose ici en salle des machines.


[entre Brest et Le Havre] Charlène, 31 ans, au grade de maître, est technicienne comptabilité et logistique pour la frégate Normandie, sous les ordres du commissaire de bord. Elle gère les dépenses, à quai comme en mer, ainsi que tout l'approvisionnement nécessaire à l'équipage. Elle est la seule habilitée à sortir une pièce de rechange des armoires sécurisées.
[entre Brest et Le Havre] La frégate Normandie croise en mer pour rejoindre Rouen à l'occasion d'une mission de représentation lors de l'Armada.





[entre Brest et Le Havre] Flavie, 21 ans, matelot, en poste en spécialité sécurité électrique sur la frégate Normandie, est chargée de vérifier les essais à l'air, l'état des brouilleurs d'eau ou des détecteurs de fumée. Si un incident est constaté, elle est chargée d'envoyer un technicien pour réparer le dispositif.


[entre Brest et Le Havre] Flavie exerce également une fonction complémentaire de pompier. Ici, elle participe à un exercice de sécurité incendie à bord de la frégate Normandie. Effectué par plusieurs marins, l'exercice simule un incendie dans la « souillarde », surnom donné aux cuisines.


[entre Le Havre et Rouen, Seine-Maritime] Coralie, 21 ans, matelot, est équipière de pont d'envol. Son rôle est d'arrimer l'hélicoptère avant de le faire rentrer dans le hangar de la frégate Normandie et d'entretenir tout le matériel qui s'y trouve. Ici, elle nettoie soigneusement une plaque portant l'inscription « Valeur ».


[Port de Rouen, Seine-Maritime] Marine, 24 ans, second-maître, est technicienne de maintenance en mécanique navale. Ici, lors de l'accostage de la frégate Normandie, elle observe les visiteurs sur le quai. En arrière-plan, on distingue le Bagad de Lann Bihoué en train de donner un concert à l'occasion de l'Armada.
[Stade du Moustoir, Lorient, Morbihan] Lors du Festival Interceltique, le Bagad de Lann-Bihoué entre en scène sous les applaudissements du public. Fameux ensemble de musique bretonne de la Marine nationale, il est conduit par la « penn-bagad » Christine Gérard.





[Lorient, Morbihan] Christine Gérard, 59 ans, au grade de major, est la première femme électronicienne dans l'histoire de la Marine nationale. Elle a fait carrière dans les transmissions radio, en outre-mer notamment. De 2021 à 2023, elle termine sa carrière en tant que cheffe du célèbre Bagad de Lann-Bihoué, sur la base aéronavale éponyme, près de Lorient. Elle est aujourd'hui l'unique femme à avoir occupé ce poste si particulier.


[Port militaire de Brest, Finistère] Andréa Brun, 28 ans, lieutenant de vaisseau, est commandant du bateau-école Lynx. Elle fait fonctionner son bateau comme n'importe quel autre « bâtiment » de la Marine nationale. Elle supervise les différentes manœuvres, veille au bon fonctionnement de son navire et ce, tout en dispensant son savoir-faire et son expérience de la navigation à son jeune équipage en formation.
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LE PHOTOGRAPHE MATHIEU MÉNARD
Après avoir travaillé comme éditeur de livres d'art durant une dizaine d'années, Mathieu se consacre entièrement à la photographie depuis 2017. La recherche esthétique guide l'approche documentaire des sujets qu'il traite. La photographie lui permet de matérialiser son engagement en lui donnant l'opportunité d'aller à la rencontre de personnes, de territoires et d'apporter ainsi son témoignage sur des sujets sociétaux qui le touchent particulièrement. Au travers de ses sujets, il a à cœur de mettre en lumière des personnes « invisibilisées ».