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NAISSANCES À PETIT FEU
JOSSIGNY, SEINE-ET-MARNE, FRANCE © SÉBASTIEN BROD / AGENCE ZEPPELIN
Sur le site de Marne-la-Vallée, le Grand Hôpital de l'Est Francilien (GHEF) comporte un service de maternité niveau 2B permettant l'accueil des futures mamans à partir de la 32ème semaine d'aménorrhée. Une naissance est un moment heureux mais l'univers de la « néonat » est brutal et souvent angoissant. Le professionnalisme des soignants doit rassurer les parents et les accompagner dans un moment difficile. Le pédiatre assure la prise en charge médicale du nouveau-né, depuis la salle d'accouchement jusqu'au départ à la maison. Il travaille en milieu hospitalier au sein d'une unité de néonatologie, avec des infirmières, des auxiliaires de puériculture, une psychomotricienne et une psychologue. Dans ces structures, la surveillance et les soins prodigués aux nouveau-nés sont continus. REPORTAGE dans l'unité de néonatalogie qui est rattachée au pôle « femme-enfant » et qui comporte 3 secteurs : la néonatalogie, les soins intensifs et l'unité mère-enfant. Sébastien Brod, urgentiste et photographe raconte le « temps suspendu » pour les parents en attente du dénouement.

Remerciements à Aline Barron, cadre de santé à l'origine du projet, et au chef de service, Dr Chalvon Demersay, pour son adhésion au projet.
UNE BULLE DANS L'HÔPITAL
Briefing matinal avec, tous réunis, les pédiatres séniors et les internes, les infirmières (avec un liseré bleu), les auxiliaires de puériculture (liseré jaune) et la psychomotricienne en civil. Communément appelée « staff », cette réunion médicale permet de faire le point sur la nuit passée, les éventuelles entrées de la nuit et les prises en charge (examens complémentaires, consultations…) prévues dans la journée. C'est un moment d'échange important.





Le service comporte 12 lits de néonatalogie et 6 lits de soins intensifs. Les couveuses permettent de contrôler la température du nouveau-né, la température de l'air ambiant et le taux d'humidité. Elles reconstituent les conditions de développement fœtal.


L'identification du nouveau-né est assurée par une étiquette à son nom collée sur un bracelet en mousse fixé au pied. Le capteur lumineux permet de mesurer en continu le taux de saturation en oxygène et de régler le débit d'oxygène en fonction.
DES ANALYSES CONSTANTES
Ponction lombaire dans la salle de soins intensifs. Christine, infirmière, maintient le nouveau-né en position assise tandis que l'interne aidée de Faten, pédiatre, repère l'endroit où piquer (dans l'espace entre les vertèbres) à la base du dos. Une anesthésie locale est réalisée préalablement à l'endroit de la zone de ponction. Le geste doit être sûr et rapide pour éviter de maintenir l'enfant trop longtemps dans cette position Le soin est réalisé avec des gants stériles, masques et surblouses. Au premier plan, Célia, infirmière, prépare les tubes stériles servant à recueillir le liquide céphalo-rachidien. Quelques gouttes suffisent pour être analysées en laboratoire, permettant d'éliminer une méningite en particulier.





Prise de sang sur le dos de la main par Christine, infirmière. Laetitia maintient le nouveau-né et le caresse pour le rassurer. On veille à laisser dans la couveuse les « doudous » apportés par les parents, ainsi qu'une couverture ou un vêtement portant l'odeur de la mère.


Électroencéphalogramme réalisé dans la chambre du nouveau-né. Les électrodes posées sur sa tête sont maintenues par un filet. L'examen n'est pas douloureux puisqu'il ne fait que mesurer l'activité électrique du cerveau. L'idéal est de le faire pendant la sieste du patient.
L'IMPORTANCE DU TOUCHER
Un nouveau-né s'agrippe au doigt d'un adulte. Il s'agit du réflexe de préhension, un réflexe primitif présent chez le nourrisson. Le contact humain est important, tout comme de façonner un nid douillet en relevant les bords du matelas pour « recréer » le cocon maternel intra-utero.





La toilette de l'enfant prématuré est réalisée directement dans sa couveuse. De l'eau à 37°C est versée doucement sur son corps. Après le séchage, il est massé avec un peu de crème et beaucoup de délicatesse.


Une serviette douce est tamponnée pour sécher la peau, mais sans frictions qui risqueraient de l'irriter. Les massages sont importants pour le nouveau-né qui, coupé du ventre et des bras de sa mère, prend mieux contact avec « l'extérieur ».
UN ALLAITEMENT MINUTIEUX
Moment de digestion après le biberon. Les infirmières – Audrey, Monica et Angélique – sont attentives à la survenue d'un rôt libérateur, ou pas.





Préparation des repas dans la biberonnerie par Stéphanie, auxiliaire de puériculture. Biberons et seringues d'alimentation des sondes gastriques portent chacun le nom d'un patient. Ils sont remplis dans des conditions d'hygiène maximales.


Pose d'une sonde gastrique d'alimentation grâce à un petit entonnoir facilitant son introduction dans la bouche. Maternel ou maternisé, le lait est ainsi digéré normalement.
TEMPS SUSPENDU ET PERSPECTIVES
Lors d'une visite de la mère (à gauche), Magali l'infirmière prend le temps d'expliquer et de répondre à ses questions. En arrière plan, sur l'écran du scope, on distingue les constances vitales du prématuré : la fréquence cardiaque, la saturation en oxygène et la pression artérielle.





Dernière consultation entre Faten, pédiatre, et une mère qui peut partir avec son enfant. Selon sa vulnérabilité, le développement du prématuré sera suivi de près.


Après une dernière consultation avec la pédiatre, deux jeunes parents quittent l'hôpital avec leurs jumeaux prématurés.
Photothérapie par LED bleues dans une couveuse permettant de traiter la Jaunisse du nourrisson – un trop fort taux de bilirubine non encore métabolisée par le foie – et certaines anémies. Les yeux du prématuré sont protégés par des lunettes opaques et ses organes génitaux par la couche. Son père se penche pour le voir.
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LE PHOTOGRAPHE SÉBASTIEN BROD
Médecin urgentiste et photojournaliste, Sébastien conjugue métier et passion. Il suit au long cours les sujets de son hôpital : de la Covid à la pédiatrie et jusqu'à la néonatalité. Son regard est d'abord celui du médecin, mais il sait capter des moments de vie au cœur des problématiques sanitaires, sociales et médicales. Il travaille particulièrement sur les interactions entre les soignants et l'ensemble des intervenants dans le monde hospitalier. Il a le regard d'un médecin, dans le vif et au profit de l'information.