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PERMAFROST LE FROID N'EST PLUS ÉTERNEL
YAKOUTIE, RUSSIE © NATALYA SAPRUNOVA / AGENCE ZEPPELIN
La glace fond. C'est un fait indéniable du changement climatique, mais aujourd'hui, cela ne touche plus seulement les montagnes et les océans. Le sous-sol des hautes latitudes est également victime du réchauffement de la planète. Désormais, ce que l'on appelle « permafrost » n'est plus considéré comme éternel.  LIRE LA SUITE
COUP DE MOU SUR LA GLACE
[Duvanny Yar, Yakoutie, Russie] Nikita Zimov, directeur de la Station scientifique du Nord-Est en Yakoutie, observe le dégel de la couche de permafrost à Duvanny Yar, située le long de la rivière Kolyma, au-dessus du cercle polaire arctique. Ce glissement de terrain est dû à la dégradation des terres accélérée par le réchauffement des températures dans la région arctique. La formation de ce permafrost baptisé « Yedoma » a débuté il y a 2,58 millions d'années et s'est poursuivie jusqu'à 11 700 ans avant le présent.





[Tchouraptcha, Yakoutie, Russie] Un homme marche sur l'ancienne piste d'atterrissage de Tchouraptcha. Autrefois plate, la dégradation du permafrost l'a rendue bosselée, et donc impraticable aux avions. Des polygones sont apparus à la surface du sol, les eaux de fonte révélant tout un réseau de glace résiduelle.


[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Le sol de la maison de Gricha penche en raison de la fonte du permafrost sur lequel elle est bâtie, provoquée par des étés extrêmement chauds. Le changement climatique encouragera également la hausse du niveau de la rivière Indigirka, occasionnant d'inéluctables inondations à Oymyakon.


[Tcherski, Yakoutie, Russie] Dans la nuit du 7 au 8 juillet 2019, une partie de l'ancienne station d'épuration de Tcherski, au-dessus du cercle polaire arctique, s'est effondrée à cause du dégel du sol. En Yakoutie, les bâtiments situés sur le permafrost sont construits sur des pieux de 8 mètres de long, enfoncés dans le sol gelé. Dès lors, son ramollissement menace de nombreuses infrastructures, y compris les pipelines.


[Tchouraptcha, Yakoutie, Russie] En Yakoutie, dans certains endroits riches en glace de permafrost, la chaleur et les incendies ont provoqué des changements irréversibles dans le paysage, comme la formation de lacs thermokarstiques, c'est-à-dire des effondrements remplis d'eau. Ici, le village a été englouti par les eaux libérées par la fonte du permafrost, mais les habitants refusent de quitter leur terre.
MÉTHANISATION À CIEL OUVERT
[entre Tcherski et Srednekolymsk, Yakoutie, Russie] Une partie importante de la forêt a été incendiée fin du mois d'août 2022 dans le nord de la Yakoutie, au-dessus du cercle polaire arctique. Cet été-là, en Europe, des records de chaleur ont été enregistrés avec 43°C (environ 66 000 hectares de forêts françaises ont été ravagés par les flammes).





[région de Tcherski, Yakoutie, Russie] Nikita Zimov installe un capteur de gaz à effet de serre près de sa station de recherche sur le permafrost. Les employés du Parc du Pléistocène surveillent ainsi les émissions de méthane et de dioxyde de carbone. Ici désormais, le sol dégelé peut libérer plus de gaz à effet de serre que l'anthropisation n'en émet ailleurs.


[Tcherski, Yakoutie, Russie] Nikita expérimente la récupération du méthane issu de la décomposition de la matière organique après le dégel du permafrost situé sous le lac. L'Environmental Protection Agency estime que le méthane est un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Son impact a été abordé de manière exhaustive par le GIEC.
L'HERBE DES MAMMOUTHS
[Yakoutsk, Yakoutie, Russie] Dans le laboratoire souterrain de l'Institut Melnikov du Permafrost, le géographe Yuri Mourzine transporte un fragment de l'os pelvien d'un mammouth trouvé dans le permafrost fondu en Yakoutie. Chercheur au sein de l'Institut depuis 1974, il est l'auteur de nombreux articles scientifiques sur le permafrost, confrontant diverses expériences à ses observations de terrain.





[Duvanny Yar, Yakoutie, Russie] Nikita inspecte la matière organique qui compose le permafrost. Ce sont des racines de l'herbe dont se nourrissaient les mammouths. Elles pourrissent désormais au dégel, produisant du CO2 à l'air libre, et du méthane au contact de l'humidité.


[Domaine de Prokopy Nogovitsyn, région de Yakoutsk, Yakoutie, Russie] Un enfant tient une dent de mammouth, mort à l'âge de 9 ans, au Musée paléontologique en plein air à l'occasion d'une journée de sensibilisation aux animaux du Pléistocène dédiée aux jeunes.
LA THÉORIE ZIMOV
[Tcherski, Yakoutie, Russie] Dans la salle de conférence de la Station scientifique du Nord-Est, Nikita Zimov lit le livre What Technology Wants ? que lui a offert son auteur, Kevin Kelly. Avant les sanctions, cette base était visitée chaque année par une soixantaine de chercheurs internationaux afin d'étudier le dégel du permafrost, les émissions de gaz à effet de serre, la conservation des hydrates, la biodiversité, la pollution des terres, de l'atmosphère et des mers environnantes, ainsi que d'autres questions climatiques, biologiques et environnementales.





[Parc du Pléistocène, Yakoutie, Russie] Vadim conduit des chèvres dans une réserve naturelle de 20 km². Il participe à un projet de restauration des écosystèmes de steppe. De grands herbivores y ont été introduits afin de juguler la végétation en été, et d'enlever d'épaisses couches de neige en hiver (la neige maintient la terre au chaud). Ainsi découvert, le sol peut respirer et se refroidir, empêchant la fonte du permafrost.


[Tcherski, Yakoutie, Russie] Alexandre consulte la carte de la zone touchée par le dégel du permafrost, à 165 km au nord-ouest du village de Tcherski et près de la mer de Sibérie orientale, au-dessus du cercle polaire arctique. C'est là qu'il ira prendre des mesures. Dans le cahier, dans la cinquième colonne sont notées en centimètres les variations de profondeur du dégel du permafrost dans le Parc du Pléistocène à la date du 6 août.
LE VILLAGE LE PLUS FROID
[Vallée d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Les températures hivernales extrêmement basses à Oymyakon sont dues au relief, dont les hautes chaînes de montagnes forment une immense cuvette naturelle. Vallées fermées, éloignement de l'océan, journées d'hiver courtes, faible rayonnement solaire et anticyclones sont les principaux facteurs du refroidissement intense de la masse d'air. Dans cette « dépression d'Oymyakon », la température de l'air peut descendre jusqu'à -70°C. L'air froid coule en conséquence des montagnes environnantes sur la ville d'Oymyakon, elle-même située dans un creux.





[Tomtor, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Située dans le village de Tomtor, la célèbre station météorologique « Oymyakon » a été ouverte en 1929. Le 6 février 1933 y fut enregistré -67,7°C, ce qui devint la température minimale absolue de l'air constatée dans l'hémisphère nord au XXème siècle. C'était 0,1°C de moins qu'en 1892 à Verkhoyansk, la station « rivale du froid » en Yakoutie. Suite à cela, une comparaison mensuelle des températures a montré que les celles à Verkhoyansk sont environ 3,4°C plus élevées qu'à Oymyakon.


[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Le thermomètre de Valery Vinokourov indique -52°C le 20 janvier 2023. En arrière-plan, on distingue un certificat de reconnaissance qui lui a été délivré pour « son inlassable travail d'observation des températures à sa station météorologique unique au monde, située au Pôle du froid, à Oymyakon. » Pour les températures descendant jusqu'à -35°C, les météorologues peuvent utiliser les thermomètres à alcool. Mais lorsqu'il fait encore plus froid, ils utilisent des thermomètres à mercure.


[Yakoutsk, Yakoutie, Russie] Construite sur du permafrost, Yakoutsk est l'une des villes habitées les plus froides du monde, avec des hivers sous les -40°C. Le sol étant gelé, tous les câbles et leurs gaines passent par l'extérieur. Les conduites d'eau sont elles-mêmes chauffées grâce à des résistances disposées tout le long, avec un boîtier de protection au-dessus. En cas de panne dans la centrale électrique, le boîtier est retiré et les canalisations sont chauffées au chalumeau jusqu'à ce que l'incident soit résolu. Si l'eau gèle et que le tuyau se brise, il sera impossible de le remplacer avant l'été.


[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Tamara Vassilieva est une historienne locale, citoyenne d'honneur de la région d'Oymyakon, et fondatrice du Musée des traditions locales. C'est d'ailleurs elle qui a pu prouver que le village d'Oymyakon est l'endroit habité le plus froid au monde. Deux autres colonies en Yakoutie revendiquent ce titre : le village voisin de Tomtor et la ville de Verkhoyansk. Les débats font rage depuis des décennies, mais Tamara a retrouvé les températures enregistrées ici par l'expédition de l'académicien Sergueï Obruchev, notamment les -71,2°C relevés en 1926.
DISPOSER DE L'EAU LIQUIDE
[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Chyskhaan, personnage traditionnel yakoute, est désigné comme « le gardien du froid ». Ici, son interprète observe la rivière d'Indigirka à Oymyakon, le village le plus froid au monde. Ironiquement, le toponyme « Oymyakon » qui vient de l'Évène, peuple autochtone local, signifie « l'eau qui ne gèle pas ». Cela serait dû au fait que le sol est constamment gelé, et que sous sa pression, les eaux souterraines remontent à la surface. L'Indigirka (« vivre » en évène), dont l'eau frappe par sa pureté printanière, est ainsi l'un des plus grands fleuves du nord-est de la Russie.





[Bereg-Yurdya, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Le transporteur pompe l'eau sous la glace de la rivière Indigirka. Avec son camion-citerne, il la livre ensuite aux habitants.


[Bereg-Yurdya, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Deux hommes se hâtent de rentrer dans la maison l'eau qui leur a été livrée avant qu'elle ne gèle par les -60°C ambiants.
[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Un homme, désireux de rester en bonne santé, se lave en mettant de la neige sur son corps. De toutes manières, il n'y a pas d'eau courante chez lui qui vit à Oymyakon. Dans ce village, les températures moyennes hivernales en font l'endroit habité en permanence le plus froid de la planète.





[Bereg-Yurdya, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Pour payer les études de son fils de 20 ans, Evdakia a abattu l'une de ses vaches. Elle laisse la viande à l'air libre pendant une journée afin que les -45°C ambiants tuent tous les germes et virus. Avec des températures aussi basses, il n'y a pas non plus d'épidémie de grippe dans le village. La viande du cheptel yakoute se distingue par son excellente qualité gustative, sa tendresse persillée, et ses propriétés bénéfiques pour la santé.


[Tomtor, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Dans un ancien garde-manger soviétique creusé dans le permafrost, une femme découvre des cristaux de neige formés par la condensation. Ici à l'intérieur, il fait environ -10°C. À Oymyakon, le permafrost commence à 1,5 mètre de profondeur, mais les scientifiques et les professionnels du bâtiment s'accordent à dire que sa température augmente constamment. Localement, il passerait de -15 à -5°C, approchant parfois même le degré 0.
ÉNERGIE ET PRAGMATISME
[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Un enfant prend un bloc de glace scié dans la rivière Indigirka. Il le transformera ensuite en eau liquide en le plaçant dans un seau à côté d'un four. À Oymyakon, malgré le chauffage central partiel, les habitants n'ont pas d'eau courante ni d'installations sanitaires à l'intérieur des maisons.





[Oymyakon, Yakoutie, Russie] En 2021, la chaufferie modulaire moderne MKU « Ilgé » (signifiant « la providence » dans le folklore yakoute) a remplacé deux chaufferies obsolètes datant de 1991. D'une puissance de 7,5 MW, celle-ci fournit de la chaleur aux hameaux d'Oymyakon où vivent plus de 500 personnes. Deux kilomètres de réseau de chauffage ont également été installés avec une isolation en mousse de polyuréthane. Toutefois, la moitié des maisons ne sont pas encore raccordées au chauffage et continuent d'utiliser du bois.


[Bereg-Yurdya, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] À défaut du chauffage central, un homme prépare un stock de bois. Actuellement, sur 305 ménages installés à Oymyakon, Bereg-Yurdya et Khara-Tumul, plus de 120 sont chauffés au bois. Pendant la saison froide, chaque foyer brûle plus de 100 mètres cubes de mélèzes, des arbres qui poussaient depuis plus de 80 ans. Les habitants de la région d'Oymyakon notent qu'avec cette déforestation incontrôlée, de nouveaux vents sont apparus et le climat est en train de changer.


[Tomtor, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Une femme yakoute passe dans la rue par -45°C. En hiver, pour se protéger du froid, les habitants d'Oymyakon privilégient des manteaux et chapeaux en fourrures naturelles, que ce soit du renne, de la zibeline ou du renard. Un visage non protégé peut subir des engelures en quelques minutes : la joue, par exemple, peut blanchir sans rien ressentir.


[Bereg-Yurdya, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Galia, 75 ans, est une grande sportive et participe chaque année à la course de 35 km entre Oymyakon et Tomtor. Non reliée au chauffage urbain, elle utilise du bois pour chauffer sa maison, mais le sol reste souvent froid. Pour s'en protéger, elle enfile des bottes en kamous, des peaux provenant de la partie inférieure des pattes de renne.
LA ROUTE ET SES FANTÔMES
[Tomtor, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] La station-essence la plus proche d'Oymyakon se trouve à 40 kilomètres, près du village de Tomtor. En dessous de -50°C, on estime qu'un moteur double sa consommation d'essence, et ce, notamment à cause de la combustion, de l'huile et de la batterie qui sont mises à rude épreuve. Dehors, les véhicules ne sont jamais éteints pendant l'hiver, sinon ils gèleraient.





[Vallée d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] En route vers Oymyakon, des livreurs de charbon se sont arrêtés à 100 km de là parce qu'un des camions est tombé en panne. Dehors, les véhicules ne sont jamais éteints pendant l'hiver, sinon ils gèleraient. Et même si le moteur reste en marche pendant plusieurs heures, les roues se transforment en pierres. Il faudra alors attendre l'été pour repartir. Toute panne sur la route, pour des voyageurs non-équipés, peut se finir par un drame. La nuit, les véhicules sont abrités dans des garages chauffés et malgré cela, ils sont longs à démarrer.


[Vallée d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Un homme marche par -50°C depuis la station-service où il s'approvisionne à 1 km de chez lui. Il habite le long de la route de Kolyma, surnommée « la route des os ». Ce sont les prisonniers du Goulag qui l'ont construite dans les années 1930, reliant Magadan à Nijni Bestiakh, près de Yakoutsk. Entre 250 000 et 1 million de personnes (artistes, écrivains, peintres) sont mortes de froid et de faim lors de ce chantier titanesque ; elles sont enterrées à côté ou directement sous cette route, longue de 1961 kilomètres.
PAS D'ÉCOLE EN DESSOUS DE -56°C
[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Les enfants descendent du bus qui les a amenés de Bereg-Yurdya jusqu'à l'école d'Oymyakon. Si le thermomètre descend en dessous de -52°C, les cours du primaire seront annulés. À partir de -56°C, c'est toute l'école qui s'arrêtera.





[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Des élèves de 14 ans suivent un cours de mathématiques. Leur école porte le nom de Nikolai Krivochapkin, un marchand-philanthrope qui a donné de l'argent pour sa construction, aidant à plusieurs reprises les habitants de Yakoutie, ayant notamment sauvé l'expédition d'Ivan Tchersky, un explorateur qui a failli mourir de froid et de faim entre Yakoutsk et Verkhnekolymsk.


[Oymyakon, Yakoutie, Russie] À l'école d'Oymyakon, les enfants jouent avec les guirlandes qu'ils mettront sur les murs en guise de décoration à l'occasion du Nouvel An. La fresque représente un couple en costumes yakoutes tenant des coupes, dites « tchoron » - le récipient traditionnel yakoute pour la consommation du koumis. Le koumis est une boisson fermentée traditionnelle à base de lait de jument.


[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Les élèves prennent le repas qu'il leur est servi à la cantine de l'internat d'Oymyakon.


[Bereg-Yurdya, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Un élève de 13 ans va à l'école d'Oymyakon en bus par -50°C.


[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Les jeunes restent dans leurs chambres à l'internat pendant qu'un « vortex polaire » s'abat sur la Yakoutie. Il s'agit d'une dépression d'altitude qui, au niveau du sol, conduit à un anticyclone thermique. À Oymyakon, il a fait -61°C le 12 décembre 2022, un record depuis 10 ans, tandis que le maximum pour un mois de décembre a été enregistré 8 jours plus tard, avec -24°C, démontrant l'instabilité du climat.


[Oymyakon, Yakoutie, Russie] Un garçon de 7 ans attend le bus scolaire en jouant avec la vapeur de sa respiration. À des températures inférieures à -48,5°C, il est possible d'entendre le bruit de la respiration : la vapeur de la bouche gèle immédiatement, de minuscules morceaux de glace entrent en collision et un son semblable au bruissement des pages se produit. Ce son est appelé le « chuchotement des étoiles ».
L'ANIMAL, PIVOT DE LA COMMUNAUTÉ
[Bereg-Yurdya, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Une vache entre dans son étable après sa promenade vers le cours d'eau. Malgré la capacité des vaches yakoutes à rester longtemps dehors par un temps glacial, elles ont besoin de vivre au chaud lorsqu'il fait moins de -30°C.





[Bereg-Yurdya, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] L'élevage du cheval yakoute est devenu un moyen efficace de mettre en valeur et de développer les espaces de taïga en Sibérie et en Extrême-Orient. Cet animal est plébiscité pour sa résistance aux basses températures et ses qualités uniques en tant que force de traction, source de viande, de lait et de matières premières pour le cuir et la fourrure.


[Bereg-Yurdya, région d'Oymyakon, Yakoutie, Russie] Evdakia, 63 ans, nourrit une vache yakoute à l'intérieur de sa ferme où il fait entre -10°C et -15°C en hiver. Elle possède 47 vaches, parmi lesquelles elle essaie de restaurer la race yakoute, remplacée à l'époque soviétique par la simmental (dont le lait est moins gras). De son activité, elle gagne 150 euros par mois, n'hésitant pas à se restreindre si nécessaire.
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LA PHOTOGRAPHE NATALYA SAPRUNOVA
Née au nord du cercle arctique, à Mourmansk, en Russie, Natalya a d'abord travaillé comme photojournaliste pour le quotidien Le Messager de Mourmansk pendant ses études supérieures de français. Arrivée en France en 2008, elle exerce dans le marketing avant de se faire naturaliser Française et de revenir à la photographie. Diplômée de l'École des métiers de l'information (EMI) à Paris, elle continue d'explorer les problématiques de la société moderne liées à l'identité, la jeunesse, l'environnement et la spiritualité. Passionnée par la transmission des savoirs, elle donne également des cours à l'école Graine de photographe à Paris.