REPORTAGES PUBLICATIONS CONTACT
LES ÉCOLIERS DU PATRIMOINE
AUBERVILLIERS, SEINE-SAINT-DENIS, FRANCE © ANTOINE MERLET / AGENCE ZEPPELIN
Venir au secours d'une œuvre d'art est un métier. Cela s'apprend. Au Département des restaurateurs de l'Institut national du patrimoine (INP), à Aubervilliers, une centaine d'élèves suivent ainsi des cours théoriques et pratiques. Admis sur concours, ils se distinguent parmi différentes disciplines : peinture, sculpture, mobilier, arts textiles, arts graphiques et livre, arts du feu (céramique, métal), ou encore photographie et image numérique. Chaque formation dure cinq ans. Elle leur ouvrira les portes des laboratoires les plus prestigieux. En attendant de décrocher leur master, ces petites mains s'exercent progressivement sur des œuvres conservées dans divers musées français. Ce ne sont pas des artistes, mais des techniciens dont chaque intervention est encadrée par un professionnel qualifié. C'est assurément le seul moyen de confronter leurs savoir-faire à un patrimoine tangible, et à ses fragilités.
[Aubervilliers, France] Le Département des restaurateurs de l'Institut national du patrimoine (INP) se trouve en banlieue immédiate de Paris. Une cour sépare les deux ailes du site, lui-même installé dans une ancienne manufacture d'allumettes bâtie en 1867. D'une hauteur de 45 mètres, la cheminée est protégée au titre des Monuments historiques.





[Aubervilliers, France] Alexandre Deshaies, assistant technique à l'administration du site, s'affaire au déchargement des œuvres provenant de divers musées et archives. C'est sur ces objets patrimoniaux que les élèves confirmés perfectionneront leur savoir-faire de la restauration. Chaque intervention sera évidemment encadrée par un professionnel.


[Aubervilliers, France] Constat d'état d'arrivée du Portrait de Rachel, actrice dans le rôle de Phèdre, une œuvre de Jean-Auguste Barre (1811-1896). Réalisée entre 1890 et 1896, conservée au musée Carnavalet à Paris, cette sculpture d'une hauteur de 42,7 cm présente des marques d'usure, des oxydations et des brunissements.
[Aubervilliers, France] Louwik Barbedette et Gaëlle Di-Giacomo, élèves en spécialité « Sculpture », observent des polychromies sous loupe binoculaire dans le cadre des travaux pratiques.





[Aubervilliers, France] À l'aide d'un pinceau, Diane Messager, élève de troisième année en spécialité « Sculpture », s'affaire à la réintégration colorée de la polychromie d'une sculpture en bois.


[Aubervilliers, France] Bertil Joris, élève de deuxième année, échange avec Hélène Dreyfus, responsable de l'atelier « Sculpture », à propos de son travail sur une sculpture en bois polychromé et doré.
[Aubervilliers, France] Deux élèves en spécialité « Mobilier » se font face. Cécile Passaquay (première année) s'exerce à teindre des échantillons de papier japonais, tandis que Sarah Fernandes (troisième année) rédige un rapport de restauration.





[Aubervilliers, France] Benoît Jenn, responsable de l'atelier « Mobilier », échange avec une élève de quatrième année à propos de son rapport de restauration.


[Aubervilliers, France] Une élève de première année de la spécialité « Mobilier » s'exerce à teindre des échantillons de papier japonais pour réaliser des comblements.
[Aubervilliers, France] Blandine Dadillon, élève de cinquième année en spécialité « Arts textiles », prépare les matériaux nécessaires à la réalisation de son protocole technique et scientifique dans le cadre de son travail de fin d'étude.





[Aubervilliers, France] Une élève de cinquième année en spécialité « Arts textiles », s'affaire au dépoussiérage sous loupe de son œuvre de mémoire : une broderie du manteau de la reine Arégonde, datée du VIème siècle et conservée au musée d'Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye.


[Aubervilliers, France] Cécile Argenton, assistante de l'atelier « Arts textiles », dispense un cours sur les techniques de nettoyage à Romane Teyssier, Lucie Bénit, Noémie Tournilhac, élèves de première année. Au second plan, les élèves s'affairent sur une robe en soie à la française du XVIIIème siècle.
[Aubervilliers, France] Aurore Ledesert, Alice Moog et Yaël Peyran, élèves de première année en spécialité « Arts du feu – céramique », s'exercent à la retouche mettant en œuvre l'aérographe.





[Aubervilliers, France] Martine Bailly, responsable de l'atelier « Arts du feu », présente aux élèves des objets pédagogiques pour s'exercer à la restauration de céramiques.


[Aubervilliers, France] Théo Levaltier, élève de première année en spécialité « Arts du feu – céramique », s'exerce à mettre en forme un comblement sous loupe oculaire.
[Aubervilliers, France] Marie-Anne Loeper-Attia, assistante de l'atelier « Arts du feu », supervise les travaux pratiques de conservation-restauration d'Anna Beaumont, élève de quatrième année en spécialité « Métal ».





[Aubervilliers, France] Un élève en spécialité « Arts du feu – métal » examine l'œuvre de mémoire d'une camarade de cinquième année : une armure indienne des XVIIème et XIXème siècles, et conservée au musée de l'Armée à Paris.


[Aubervilliers, France] Une élève de quatrième année s'exerce au sein de l'atelier « Arts du feu – métal » : refixage sur un objet en alliage cuivreux peint, une sculpture asiatique conservée à l'École française d'Extrême-Orient.
[Aubervilliers, France] Des élèves de toutes les promotions s'exercent à la reconnaissance des techniques et au constat d'état sous la supervision de Anne Cartier-Bresson, responsable de l'atelier « Photographie et image numérique ».





[Aubervilliers, France] Lucille Bonnier, élève de troisième année en spécialité « Photographie et image numérique », s'exerce à la retouche d'une photographie.


[Aubervilliers, France] Une élève de troisième année en spécialité « Photographie et image numérique » s'affaire à l'indexation de négatifs après leur restauration.
[Aubervilliers, France] Lucille Bonnier et Laura Basset, élèves de troisième année, réalisent des échantillons pour le module d'expérimentation scientifique.





[Aubervilliers, France] Pour mettre en pratique la conservation-restauration, Clélia Pagano, élève de première année en spécialité « Arts graphiques et livre », réalise un dépoussiérage de dessins conservés dans divers établissements publiques.


[Aubervilliers, France] Une élève de cinquième année dépoussière un manuscrit breton médiéval (XI-XIIIème siècles) dans une reliure d'époque moderne (XVI-XVIIème siècles) conservé à la bibliothèque Mazarine à Paris.
[Aubervilliers, France] Quitterie de Charette, Fanny Herr et Emma Tamalet, élèves de troisième année, réalisent un nettoyage et des comblements sur une peinture sur bois sous la supervision de Claudia Sindaco, responsable de l'atelier « Peinture ».





[Aubervilliers, France] Une élève de troisième année en spécialité « Peinture » réalise un ragréage de mastics sur une peinture sur bois.


[Aubervilliers, France] Une élève de deuxième année en spécialité « Peinture » s'exerce aux couleurs mettant en œuvre des produits utilisés pour la retouche.
[Aubervilliers, France] Alexandre Deshaies, assistant technique à l'administration du Département des restaurateurs, a orné les murs de son bureau de copies réalisées pendant les épreuves d'admissibilité du concours.





[Aubervilliers, France] Louise Thomas, Nolwenn Bureller, Mathilde Buron, Estelle Pojolat, élèves de cinquième année, discutent dans la cour du Département des restaurateurs.


[Aubervilliers, France] Deux élèves transportent une table de ping-pong en passant par la cour du Département des restaurateurs qui sépare les deux ailes.
VOIR TOUTES LES IMAGES
LE PHOTOGRAPHE ANTOINE MERLET
Photoreporter indépendant, Antoine travaille pour la presse régionale et nationale. Après avoir donné des cours de sport pendant cinq ans, il s'est engagé dans le journalisme, orientant ses travaux vers les luttes sociales. Il aime prendre le temps de comprendre un sujet avant de s'y engouffrer. Exposé aux Rencontres d'Arles en 2017, à la Galerie VU' en 2020, et projeté au festival Visa pour l'image en 2021, il sait sortir de sa zone de confort pour travailler avec des rédactions comme M Le Monde, Télérama, Le Figaro, Libération, La Croix, ou encore Vice.
VOIR AUSSI PATRIMOINE : L'ÉTHIQUE DU RESTAURATEUR
Les œuvres d'art sont des témoignages fragiles. Certaines valent cher quand d'autres n'ont pas de prix. Tel un patrimoine, elles traversent le temps et les épreuves avec plus ou moins de succès. Convoitées, blessées, négligées, certaines d'entre elles sont confiées à des restaurateurs. Charge à eux d'interrompre leur processus de destruction et, éventuellement, de rétablir leur aspect originel. Deux missions qui requièrent de la méthode et du sang froid