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FIÈVRE DE L'OR L'ELDORADO DE SIGUIRI
BATAMBAYE, DISTRICT DE SIGUIRI, GUINÉE © GUILLAUME PETERMANN / ZEPPELIN
Ils ont tout retourné. Il n'y a plus de cultures, les derniers arbres meurent, l'horizon est sens dessus dessous. Ceux qui travaillent ici, à Batambaye, ont tourné leur regard vers le bas, vers le sol. Ils cherchent de l'or. Sous le soleil guinéen, les hommes descendent dans de profonds boyaux étouffants, les enfants concassent des bennes de minerai et les femmes lavent des mètres cubes de sable et de terre. Un processus fastidieux, réalisé dans des conditions dantesques, où la vie vaut moins que l'espoir de faire fortune.

Chaque année, la Guinée produit 8 à 10 tonnes d'or par le biais de grandes sociétés minières, mais l'orpaillage artisanal passe sous les radars officiels. D'importants revenus sont pourtant générés par ce secteur informel, et ce d'autant que la valeur de l'or ne cesse de monter depuis plusieurs années. Mais si la croissance économique est visible dans le district de Siguiri, le développement est au point mort. Ainsi, en délaissant l'agriculture vivrière, c'est toute une société rurale qui creuse sa tombe.
LE PHOTOGRAPHE GUILLAUME PETERMANN
Photographe et graphiste de formation, Guillaume aime s'aventurer dans des zones difficiles d'accès à la rencontre de leurs habitants. Son travail s'articule essentiellement autour du photoreportage et couvre des thématiques aussi variées que le voyage ou le documentaire culturel, social et environnemental. Des montagnes du Pamir aux mines d'or artisanales de Guinée, en passant par la vallée de l'Omo en Éthiopie ou l'île de Socotra au Yémen, Guillaume cherche en permanence la meilleure lumière pour révéler l'âme de ses sujets.
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Le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest est au bord de l'extinction. En Guinée, cette sous-espèce trouve refuge dans le Parc national du Haut-Niger où, depuis 1997, des orphelins reprennent du poil de la bête avant d'être relâchés. Face à l'agriculture, à l'urbanisation et au braconnage, un autre Parc national, celui du Moyen-Bafing, a été instauré, soit 6 426 km² de savanes et de forêts que quelque 4 000 chimpanzés partagent tant bien que mal avec les villageois.